Dans le cadre de l’exposition tenue dans les deux galeries Applicat-Prazan (rive droite et rive gauche à Paris), Pariscope nous livre cette semaine un article où Alexandre Grenier souligne le rôle de Mathieu en tant que « père fondateur mis à l’honneur ».
Imagine-t-on aujourd’hui la star que fut Georges Mathieu (1921-2012) dans les années 1950-1960 ? (…) Mathieu était l’Artiste français de l’époque. (…)
Franck Prazan (…) pense avec raison que, le temps passant, l’œuvre de Mathieu est à voir à l’aune des autres chantres de cette abstraction lyrique — en opposition alors à l’abstraction géométrique — dont il fut le fondateur. Et ce n’est pas étonnant que les Hartung, Schneider, Riopelle, Soulages et Degottex, qui sont chez eux dans cette galerie, voient aujourd’hui leur père fondateur mis à l’honneur. Car Mathieu fut à l’origine de cette « langue » qui réforma tant l’art d’après-guerre : il poussa à son paroxysme le geste créateur dans une fougue et un élan uniquement mus par la rapidité d’exécution alliée, chez lui, à un véritable souci calligraphique (contrairement à un Hartung ou à un Degottex, au geste plus réfléchi).
« Mathieu identifie la peinture à l’action, et la performance chez Mathieu est consubstantielle à l’acte de peindre », résume Franck Prazan, qui a réuni un magnifique ensemble des débuts de ce peintre d’importance, à reconsidérer de toute évidence.
Photographie : Massacre de Louys de Bourbon, Evêque de Liège (1957)