Exposition Georges Mathieu à la Galerie Templon

Expositions, Galeries

La Galerie Templon organise pour la première fois une exposition personnelle de Georges Mathieu. À travers un parcours d’une trentaine de toiles de 1960 à 1979, l’exposition démontre la pertinence et la fraîcheur d’une peinture qui a profondément marqué la création et l’imaginaire français. En 1971, Pierre Dehaye affirme : « Jamais, depuis plus de vingt ans qu’a commencé l’Abstraction Lyrique, l’artiste n’a atteint cette égalité dans l’éclat et l’équilibre tout ensemble. Chaque toile est une fête. » Daniel Templon rappelle souvent que la découverte des Capétiens partout ! de Georges Mathieu a été un « véritable choc visuel » qui a déclenché sa vocation de galeriste en 1965. Aujourd’hui, dans le catalogue édité par la galerie autour de l’exposition, les textes d’Edouard Lombard (directeur du Comité Georges Mathieu) et de l’historienne d’art américaine AnnMarie Perl (Princeton) analysent l’importance de son apport historique et les ressorts de sa réception internationale.

Les visiteurs pourront admirer une œuvre historique et monumentale mesurant 2,5 par 4 m, L’écartèlement de François Ravaillac, assassin du roi de France Henri IV, le 27 mai 1610, à Paris en place de Grève, peinte en 1960. Venant de la voir, John Ashbery, critique d’art et poète américain célébré (prix Pulitzer, National Book Award et National Book Critics Award), affirme : « Les nouvelles peintures de Georges Mathieu […] sont parmi les meilleures œuvres qu’il a faites jusqu’à présent et en font probablement le peintre abstrait le plus important en France. [… Elles] ont une richesse, une complétude, une vérité qu’on ne peut pas ignorer et, pour la première fois peut-être, elles ont cette sorte d’autorité évidente qu’ont les meilleures œuvres de Jackson Pollock. Elles devraient convaincre jusqu’aux plus tenaces détracteurs de l’art abstrait. » Patrick Grainville, de l’Académie Française, écrit plus tard : « L’Écartèlement de Ravaillac appelle le dripping jusqu’à la saturation, l’inondation sanglante. »

Du 8 septembre au 20 octobre 2018. Galerie Templon, 30 rue Beaubourg, Paris.

Photo d’en-tête : Torque (1965)
Photo au centre de l’article : L’écartèlement de François Ravaillac, assassin du roi de France Henri IV, le 27 mai 1610, à Paris en place de Grève (19 mai 1960)